Ce n'est pas nouveau, le Mediator est interdit à la vente en France. Dernier rebondissement dans l'affaire française : la gendarmerie s'est a effectué une perquisition dans les locaux du laboratoire Servier dans le cadre de l'enquête ouverte par le parquet de Paris.
Selon les enquêteurs, des hauts responsables du laboratoire en question ont collaboré avec les autorités. D'autre part, le rapport des trois inspecteurs de l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales) ont déjà dénoncé : "dès l’origine, une stratégie de positionnement du Mediator par les laboratoires Servier en décalage avec la réalité pharmacologique de ce médicament." Déjà le rapport de l'IGAS était accablant pour Servier, on peut lire dans un article du Monde.fr : "Le rapport examine tout d'abord l'origine historique du benfluorex, nom générique du Mediator. Il rappelle les recherches menées à partir de la fin des années 1950 pour mettre au point des médicaments contre l'obésité. "L'objectif des travaux alors engagés est de parvenir à dissocier les propriétés anorexigènes des amphétamines de leurs effets stimulants potentiellement dangereux." Ces travaux aboutissent, en 1960, à la découverte d'un dérivé de l'amphétamine, la norfenfluramine, à partir de laquelle une famille de médicament va être développée, les fenfluramines. C'est à elle qu’appartiennent les molécules qui seront commercialisées sous le nom de Pondéral (fenfluramine) et Isoméride (dexfenfluramine), le Mediator (benfluorex) se transformant comme elles deux en norfenfluramine dans l'organisme.
Les inspecteurs de l'IGAS ont prêté beaucoup d’'attention à un document : les actes, parus en 1970 grâce au financement de Servier, d’'un symposium tenu à Milan en 1969 sur les molécules dérivées de l'amphétamine. On y apprend dans un article de chercheurs des laboratoires Servier que le benfluorex (Mediator) est repéré en 1966 "pour son fort potentiel anorexigène et la faiblesse apparente de ses effets secondaires".
En résumé, les questions ne sont qu'à leur début, il faudra encore de nombreuses études et une longue enquête pour faire ressortir les responsabilités.