Face aux achats en ligne qui explosent, des médecins du CHU Carémeau, à Nîmes, ont tiré hier la sonnette d’alarme.
Gare aux faux médicaments vendus sur la toile ! « Jusque-là, nous pensions qu’on ne trouvait sur internet que des contrefaçons inoffensives. Mais, depuis, nous avons constaté des décès. Les faux médicaments vendus via des sites web peuvent donc être extrêmement dangereux. Il faut le savoir. »
Voilà ce qu’a martelé hier à Nîmes le professeur Pierre Costa. Chef du service d’urologie du CHU Carémeau et président de l’Association inter-hospitalo-universitaire de sexologie (AIHUS), il appelle les usagers à la plus grande prudence et son association se mobilise (1). C’est qu’il y a de quoi. Depuis quelques années, les achats ben ligne de médicaments explosent. Or, selon une étude réalisée par Pfizer (le laboratoire qui a mis au point le Viagra), 50 % à 90 % des pilules et comprimés vendus sur internet sont des faux, toutes marques confondues.
Les ingrédients sont en effet réunis pour que la contrefaçon se développe. D’une part, de plus en plus de gens souhaitent se procurer en dehors des circuits autorisés des médicaments uniquement délivrés sur ordonnance. D’autre part, l’achat en ligne est pratique et discret. S’ajoute l’espoir de réaliser des économies. Résultat : le marché du faux médicament ne cesse de croître. Il pèserait 10,5 milliards d’euros en Europe, près d’un milliard d’euros en France, chaque année.
Pour Pierre Costa, le sujet est très préoccupant. « Entre 2005 et 2007, le nombre de faux médicaments passant les frontières de l’Europe a été multiplié par six. Et ces deux derniers mois, 34 millions de comprimés ont été saisis dans le monde », dit-il. Or les médecins savent aujourd’hui que certains de ces médicaments contrefaits peuvent contenir « des ingrédients nocifs, comme de l’aluminium ou de l’arsenic ».
C’est ainsi qu’en 2008, les hôpitaux de Singapour ont vu débouler 150 personnes présentant toutes une hypoglycémie inquiétante. « Quatre d’entre elles sont mortes », tient à préciser Stéphane Droupy, professeur d’urologie et chirurgien au CHU Carémeau
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